Travail et santé : commençons le mardi !
Selon les scientifiques, vous êtes plus susceptible d’avoir une crise cardiaque grave aujourd’hui que n’importe quel autre jour de la semaine. Bon lundi à tous !
Parce qu’il sonne la fin du week-end et annonce le retour au travail (ou à l’école), le lundi est l’un des jours le plus détesté de la semaine. Et comme si ça ne suffisait pas, selon une recherche présentée à la conférence de la British Cardiovascular Society, les crises cardiaques les plus mortelles seraient plus susceptibles de se produire un lundi.
Après le blues du lundi, le « Blue Monday »
On compte en moyenne 80 000 infarctus du myocarde par an en France. Environ 10 % des victimes décèdent dans l’heure qui suit, et le taux de mortalité à un an est de 15 %. Si certaines prédispositions génétiques, l’âge (supérieur à 55 ans) et le sexe (masculin) sont identifiés comme autant de facteurs de risques (non modifiables), les chercheurs tentent d’identifier les facteurs dits « aggravants ». C’est le cas des médecins du Belfast Health and Social Care Trust et du Royal College of Surgeons en Irlande : ils ont analysé les données de plus de 10 000 patients hospitalisés entre 2013 et 2018 pour un infarctus du myocarde, le type de crise cardiaque le plus grave, aussi appelé STEMI. Constat : les STEMI sont plus susceptibles de se produire (+ 13 %) le lundi que le reste de la semaine. L’explication de ce que les médecins ont surnommé l’effet « Blue Monday » n’est pas encore connue.
Toutefois, des études antérieures – montrant une plus grande probabilité de crises cardiaques en début de semaine – ont suggéré un lien avec le rythme circadien, un cycle de 24 heures qui au-delà du simple sommeil et de l’éveil, influence aussi bien l’activité de notre système immunitaire que l’expression des gènes. Ce n’est donc pas la première fois que des études pointent du doigt le lundi. Une enquête de 2005 portant sur 28 études, couvrant 16 pays et plus de 1,6 million d’événements cardiaques, était arrivée aux mêmes conclusions.
Le stress un facteur aggravant
Selon le cardiologue Jack Laffan qui a dirigé la recherche au Belfast Health and Social Care Trust, cet effet « Blue Monday » pourrait être dû à une augmentation du niveau de stress dû au stress du retour au travail : « L’augmentation du stress entraînant une augmentation des niveaux de cortisol, (hormone du stress), qui entraîne un risque plus élevé de crise cardiaque. »
Des études antérieures avaient également permis de déterminer que les crises cardiaques sont plus susceptibles de se produire en hiver, et aux premières heures du matin. Selon l’American Heart Association (AHA), les gens meurent le plus de crises cardiaques au cours de la dernière semaine de décembre. « Avec l’augmentation des voyages de vacances, les gens peuvent oublier de prendre leurs médicaments, repousser leurs rendez-vous de santé au Nouvel An, ou ignorer les symptômes qui peuvent être associés à des crises cardiaques comme des douleurs thoraciques, un essoufflement ou des nausées », explique le Dr Stephanie Coulter, cardiologue et directrice médicale adjointe au Texas Heart Institute.
Article écrit par Peggy Baron sur l’adn.eu
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